Diminuer le thermostat au bureau : est-ce une bonne idée ?

Pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie, le Comité de concertation a récemment décidé de baisser le thermostat à 19 °C dans tous les bâtiments fédéraux. De nombreuses entreprises se sentent encouragées à faire de même. Mais est-ce réellement une bonne idée ? La température idéale de travail existe-t-elle ?

3 minutes reading time Bien-être au travail 26 septembre 2022

Faire des économies d’énergie, tel est le message

La facture énergétique : un simple bout de papier qui fait perdre le sommeil tant aux familles qu’aux chefs d’entreprise et aux organisations. Mais le gouvernement aussi cherche des moyens d’économiser. En baissant la température à 19 °C dans les bâtiments fédéraux, notre gouvernement espère encourager tous les citoyens à consommer moins d’énergie. La température moyenne dans les bâtiment fédéraux s’élève pour l’instant à 20 ou 21 °C. Selon le raisonnement, baisser le thermostat d’un degré a déjà un impact considérable sur la facture.

Que dit la législation sur le bien-être ?

Peut-on travailler confortablement à 19 °C ? La législation définit des températures minimales et maximales selon la pénibilité du travail, mais renvoie également à la norme ISO 7730 pour les « valeurs de confort ».

Norme ISO 7730

La norme ISO 7730 décrit l’ergonomie des ambiances thermiques et détermine les valeurs limites dans lesquelles les personnes peuvent travailler confortablement. Pour calculer le confort thermique, il faut prendre en compte le confort thermique tant local que général.  

Confort général

Le confort général est régi par deux paramètres importants : le PMV et le PPD.

  • Le vote moyen prévisible (PMV ou predicted mean vote) exprime la sensation thermique pour un grand groupe de personnes. Cet indice prédit la valeur moyenne des votes de ce groupe sur une échelle à sept points allant du froid au chaud, où 0 (neutre) est le score idéal.
  • Le pourcentage prévisible d’insatisfaits (PPD ou predicted percentage of dissatisfied) est utilisé pour mesurer le confort. Ce paramètre ne reflète pas la moyenne d’un groupe, mais le pourcentage de personnes qui ressentent la température comme inconfortable. En raison des différences individuelles, il est impossible de créer un environnement thermique qui convient à tous. Il est question d’un niveau de confort acceptable lorsque moins de 10 % des personnes ressentent un inconfort thermique.

Inconfort local

Le confort thermique ne vaut pas uniquement à l’ensemble du corps, mais aussi pour une partie spécifique du corps. C’est ce que l’on appelle l’inconfort local. Les travailleurs sur écran de visualisation y sont particulièrement sensibles. Il s’agit par exemple d’un courant d’air dans la nuque ou d’un sol froid sous les pieds.

La température idéale n’existe pas

Une valeur limite confortable pour tous n’existe tout simplement pas. De plus, la température n’est pas le seul facteur déterminant le confort thermique. D’autres facteurs tels que les courants d’air, l’humidité, les vêtements, le type d’activité… jouent également un rôle important.

Notre conseiller en prévention hygiène du travail, Roger Collier, en est conscient : « Idéalement, la température doit se situer entre 22 et 26 °C en été, et entre 20 et 24 °C en hiver. Mais la température n’est pas le seul facteur important. Si vous travaillez dans un vieux bâtiment où circulent les courants d’air, vous ressentirez une sensation d’inconfort, même si le radiateur indique 24 °C. De même, une température de 19 °C est parfaitement supportable dans une situation donnée, mais ressentie comme trop fraîche dans une autre. »

Comment gérer la situation en tant qu’employeur ?

« Il n’est donc pas interdit de baisser la température à 19 °C », poursuit Roger Collier, « mais il vaut mieux réaliser une analyse des risques au préalable pour examiner si les avantages de votre mesure d’économie l’emportent sur les inconvénients. La santé de vos travailleurs est toujours prioritaire. En tant qu’employeur, vous devez garantir un lieu de travail sûr et sain. »