Près de 1 gérant de PME sur 3 a fait appel à des étudiants en 2021

L'année dernière, pas moins de 32,1 % des gérants de PME ont engagé des étudiants. C'est ce qui ressort d'une analyse effectuée par le groupe de services RH Liantis auprès d'environ 30 000 dirigeants de PME. Après la stabilisation des chiffres en 2020, 2021 semble donc avoir été une bonne année pour les jobistes occupés par des PME. Ils ont également gagné davantage : en moyenne 11,62 euros brut de l'heure (contre 11 euros en 2018). Cette année, le nombre de jobistes pourrait bien grimper en flèche. Le gouvernement prépare en effet une nouvelle mesure permettant temporairement aux étudiants de travailler davantage à un tarif favorable afin de pallier à l'absentéisme du personnel.

3 minutes reading time Communiqué de presse 03 février 2022

Plus d'employeurs

L'année dernière, pas moins de 32,1 % – près de 1 sur 3 – des gérants de PME ont engagé au moins 1 étudiant. C'est une bonne nouvelle après la stabilisation de ce pourcentage en 2020 (30,9 %) par rapport à 2019 (30,7 %). Telle est la conclusion d'une analyse effectuée par le groupe de services RH Liantis auprès de 29 144 dirigeants de PME. Dans l'horeca (67,1 %), ce chiffre est traditionnellement très élevé, mais on constate également un pourcentage supérieur à la moyenne dans d'autres secteurs, comme la vente au détail (37,2 %). La majorité des étudiants jobistes – 57,8 % – étaient par ailleurs de sexe féminin.

 « De nombreux employeurs ont à nouveau fait appel à des jobistes pour les aider, particulièrement durant l'été. Mais en dehors de la période estivale aussi – notamment pour compenser l'absence des collaborateurs fixes en automne –, les employeurs ont eu recours à des étudiants », explique Dorine Storz, expert juridique chez Liantis.

Salaire plus élevé

En moyenne, les étudiants ont gagné 11,62 euros brut de l'heure en 2021. Le salaire horaire était encore de 11 euros brut en 2018. « On observe donc une tendance à la hausse chez les PME. Il y a toutefois des différences entre les secteurs. Les étudiants travaillant dans un secteur comme la chimie par exemple avaient un salaire horaire moyen de 12,17 euros brut, tandis qu'il était 9,79 euros dans le commerce de détail indépendant. »

« Heureusement, les étudiants conservent une grande partie de leur salaire brut en comparaison avec les travailleurs “ordinaires” », souligne Dorine Storz. « Ils ne sont en effet pas imposés et sont uniquement redevables d'une cotisation de solidarité de 2,71 % à l'ONSS. Sur un salaire moyen en 2021 (11,62 euros brut de l'heure), un étudiant gagnait donc 11,31 euros net. »

2022 : une nouvelle loi, mais aussi de l'insécurité

Cette année, nous pourrions bien assister à une explosion du nombre de jobistes. « Le gouvernement prévoit en effet de pallier au taux d'absentéisme important dans les entreprises en permettant temporairement aux étudiants de prester plus d'heures durant ce premier trimestre. Normalement, les étudiants ne peuvent travailler que 475 heures par an au tarif préférentiel, mais leur quota pourrait être rehaussé de 45 heures au premier trimestre 2022. Dans le secteur des soins et de l'enseignement, les jobistes auraient même la possibilité de faire un nombre d'heures illimité durant le premier trimestre afin d'aider à lutter contre la pénurie de personnel, sans que cela ait un impact sur leurs 475 heures. Cette décision gouvernementale n'en est encore qu'au stade de projet, il faut donc en attendre les contours précis », conclut Dorine Storz. « Avec cette mesure, les étudiants travailleront peut-être davantage, éventuellement chez plusieurs employeurs. »