4 employeurs sur 10 craignent de devoir licencier des collaborateurs

L’augmentation des coûts pousse les entrepreneurs à prendre des mesures fermes. Quatre employeurs sur dix estiment en effet devoir se séparer de collaborateurs pour réduire les coûts. C’est ce qui ressort d'une enquête réalisée par le prestataire de services RH Liantis auprès de 1 568 entrepreneurs. 86,4 % d’entre eux s’attendent à une augmentation de 0 à 30 % du coût moyen par collaborateur en raison de l’indexation salariale et de la hausse des prix de l’énergie et du prix des carburants. 10,5 % croient même que la hausse sera encore plus importante. Parallèlement, bon nombre d’entrepreneurs recherchent d'urgence des renforts. Une contradiction frappante.

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Licenciements

Pas moins de 39,3 % des entrepreneurs sondés songent à licencier des collaborateurs pour réduire les coûts. Un nombre qui est logiquement plus élevé parmi les entrepreneurs qui se soucient quotidiennement de l’avenir de leur entreprise (47,6 %) et ceux pour qui la hausse des coûts les empêche littéralement de dormir (49,1 %).

« Nous verrons durant les mois à suivre si ces intentions se traduiront par des licenciements effectifs. Les entrepreneurs attendront peut-être de voir comment va évoluer la situation économique. Outre des licenciements, d’autres mesures sont possibles, par exemple le chômage temporaire « énergie » », explique Bernd Carette, senior manager Liantis Consult et docteur en psychologie du travail.

Toutefois, 26 % des entrepreneurs indiquent rechercher d’urgence des renforts. Ce nombre est encore plus important parmi les employeurs qui disent avoir peu de soucis et ceux qui - heureusement - ne se soucient pas de la hausse des coûts dans leur entreprise. Parmi eux, respectivement 52,9 % et 50 % recherchent des collaborateurs supplémentaires.

Situation contradictoire

Un nombre important d’employeurs craignent donc de devoir licencier des collaborateurs alors qu’une autre grande proportion recherchent toujours des renforts. D’après l’expert Bernd Carette, senior manager Liantis Consult et docteur en psychologie du travail, cette contradiction n’a rien d’étonnant. « Nous constatons que la crise et la flambée des coûts poussent les employeurs à porter un regard critique sur leur effectif : quelle fonction a été effectuée pendant des années par deux collaborateurs mais pourrait être effectuée par un seul moyennant les adaptations et automatisations nécessaires ? C’est une question que les employeurs étaient peut-être moins enclins à se poser auparavant car la pression sur les coûts était alors moins importante qu’aujourd’hui », explique Bernd Carette.

Mais en même temps, certains postes clés que les entreprises ont du mal à pourvoir en raison de la guerre des talents échappent à cette tendance. Ces positions sont tellement importantes pour l’entreprise qu’il est difficile de les supprimer. Par conséquent, certains employeurs procèdent d’une part à des licenciements, tandis qu’il recherchent activement d’autre part des profils spécifiques. C’est le cas des collaborateurs informatiques, des profils commerciaux, des responsables techniques, des professionnels de la santé, etc.

« En tant qu’employeur, soyez conscient de cette contradiction car elle a un impact sur la dynamique et la culture au sein de votre entreprise. Si vous envisagez la situation d’un angle strictement économique et que vous procédez à des licenciements, d’autres collaborateurs pourraient se sentir moins sûrs de leur emploi. Cette insécurité peut avoir pour conséquence que des collaborateurs que vous ne souhaitez pas voir partir partent d’eux-mêmes. Assurez-vous donc de communiquer de manière transparente et réfléchissez aux effets secondaires possibles d’éventuels licenciements. »

Coût croissant par collaborateur

Dans sa vaste enquête, Liantis a enfin demandé aux employeurs de quel pourcentage ils s’attendent à voir augmenter le coût moyen par collaborateur en raison des prix de l'énergie, du prix des carburants, de l'indexation des salaires...  86,4 % des répondants estiment que ce pourcentage se situera entre 0 et 30 %. 10,5 % pensent même que l’augmentation sera de plus de 30 % (30 – 100 %). Seuls 3,1 % sont d’avis que ces facteurs n’auront aucun impact et que le coût restera le même.