Entrepreneurs débutants en 2020 : surtout de jeunes loups

L’an dernier encore, de nombreuses personnes se sont lancées dans une activité indépendante, et ce, malgré la crise du coronavirus. Chiffre frappant : quatre starters sur dix avaient moins de 30 ans. L’on note donc une baisse de l'âge des starters par rapport aux années précédentes. C’est ce qui ressort de l’analyse que nous avons effectuée auprès de 26 020 indépendants débutants. « La diminution du nombre d’emplois vacants et les risques financiers limité les amènent à sauter le pas vers l’entrepreneuriat.

4 minutes reading time Entreprendre 18 janvier 2021

Plus de jeunes dans la vingtaine

Durant la crise, ce sont surtout des personnes plus jeunes qui ont lancé leur propre activité. 38,2 % des nouveaux entrepreneurs avaient moins de 30 ans, contre 33,9 % en 2019 et 34,2 % en 2018. Voilà ce qu’a révélé notre analyse effectuée auprès de 26 020 entrepreneurs débutants qui se sont affiliés à notre caisse d’assurances sociales l’an dernier. « En des temps d’incertitudes comme ceux-ci, lancer son affaire requiert naturellement un certain courage. Que la plupart des starters sont de jeunes adultes s’explique d'une part par le fait qu’ils courent moins de risques personnels, car ils n’ont peut-être pas encore de famille ou d’autres coûts ou prêts à gérer. D’autre part, cela démontre à quel point ils sont créatifs : même en ces temps difficiles, ils réussissent à trouver le créneau libre sur le marché », explique Karel Van den Eynde du centre de connaissances de Liantis.

Autre explication possible : le nombre d’offres d’emploi en baisse a peut-être incité plus de jeunes, notamment les jeunes diplômés, à se lancer dans l’entrepreneuriat. « Les chiffres du VDAB démontrent par exemple que le nombre d’emplois vacants a reculé de 18 % l’an dernier. Pour les jeunes diplômés, sans expérience, il n’est pas toujours facile de trouver un premier emploi. Voilà une autre explication possible de la baisse de l’âge  des starters. Ajoutons à cela un autre facteur, non négligeable : l’entrepreneuriat est en vogue depuis quelques années et constitue pour de nombreux jeunes un choix de carrière positif », conclut Karel Van den Eynde.

Moins de quinquagénaires

Parmi les quinquagénaires, nous constatons une tendance inverse en 2020, avec un taux de 13,5 % « seulement ». Ce pourcentage n’avait fait qu’augmenter les années précédentes pour atteindre 14,6 % en 2019. « Ces dernières années, le nombre de travailleurs âgés de plus de 50 ans à oser quitter leur emploi salarié était en hausse. Souvent motivés par la pensée qu’il leur reste encore bien des années à travailler et qu’il vaut donc mieux être son propre patron pour développer ses propres idées. Or, ce groupe se montre plus réticent en temps de crise. Par ailleurs, il n’est pas toujours évident d’abandonner une longue carrière de salarié et donc de renoncer à un revenu fixe », précise Van den Eynde.

« Autre raison possible : le système de chômage temporaire instauré durant la crise a évité de nombreux licenciements. Le nombre de « nouveaux » demandeurs d’emploi de plus de 50 ans a par conséquent diminué en 2020. Par le passé, nous avons constaté que ce sont surtout ces profils qui optent pour une carrière d’entrepreneur en tant que consultant indépendant ou freelance, plutôt que de chercher un nouvel emploi salarié, une quête pas toujours facile pour un travailleur âgé.

Cependant, nous supposons que la part des plus de 50 ans repartira à la hausse après la crise. Qui plus est : l’augmentation sera probablement plus nette que ces dernières années. « Les experts évoquent déjà un éventuel retour des ”roaring twenties” une fois la crise vaincue. Le nombre de personnes à vouloir prendre leur futur en main, surtout parmi les plus de 50 ans ayant eu l’opportunité de mettre un peu d’argent de côté durant la crise, pourrait augmenter. Ils disposeront en effet d'un capital de départ pour réaliser leur rêve en tant qu’indépendant », poursuit Karel Van den Eynde.

Les starters belges en hausse

Enfin, la part de starters belges a elle aussi augmenté en 2020. 87,4 % des entrepreneurs débutants ont la nationalité belge, contre un peu plus de 85 % en 2018 et 2019. « Cela est évidemment une conséquence des confinements intervenus dans les différents pays de l’Europe, ce qui a compliqué les déplacements par-delà les frontières et donc le lancement d’une affaire en Belgique », conclut Karel Van den Eynde.

Top 3 des nationalités :

  • Belges : 87,39 %
  • Roumains : 4,97 %
  • Néerlandais : 1,66 %