Trajets de réintégration : le service de prévention externe Liantis réfute la « machine à licencier »

À la suite de l’actualité concernant les trajets de réintégration, le service de prévention externe Liantis nuance les informations données. Selon ce service, le terme « machine à licencier » n’est pas correct pour diverses raisons. « Le licenciement n’est jamais l’approche par défaut, mais est parfois un dernier recours justifiable, basé sur des raisons médicales. »

3 minutes reading time Bien-être au travail 07 décembre 2023

D’abord la voie informelle...

Le service de prévention externe Liantis soutient chaque année plus de 20 000 trajets de réintégration auprès d’employeurs, non seulement des trajets officiels, mais aussi des accompagnements et des entretiens informels. Les employeurs comme les travailleurs peuvent introduire une demande de trajet de réintégration. Des médecins du travail analysent ensuite le dossier et s’entretiennent avec les travailleurs atteints d’une maladie de longue durée. « Notre approche a toujours été la suivante : comment pouvons-nous aider les travailleurs malades à reprendre le travail ? Le travail faisable occupe une place centrale dans cette démarche », explique Jelle Neyens, directeur prévention et bien-être chez Liantis.

Jelle Neyens

« Les services de prévention externes sont présents afin de s’assurer que les travailleurs puissent rester en activité et en bonne santé le plus longtemps possible. C’est pourquoi de nombreuses actions et mesures préventives sont prises. Quand un travailleur s’absente pour cause de maladie, nous empruntons toujours les voies informelles en premier lieu. Dans ce cas, le collaborateur doit indiquer s’il souhaite connaître les possibilités existantes pour reprendre le travail ou non. Durant les entretiens informels, nous étudions les options et opportunités offertes par le travail adapté et/ou la reprise progressive du travail. Différentes parties sont impliquées dans la discussion ou y assistent comme le travailleur lui-même, le médecin du travail, le médecin traitant, le conseiller en prévention aspects psychosociaux, etc.

... Ensuite le trajet officiel

Si les actions informelles ne donnent pas de résultats, un trajet de réintégration officiel peut débuter au bout de trois mois d’absence. « Ce délai plutôt court se justifie par le fait que la voie informelle précédant le trajet officiel a été empruntée », continue Jelle Neyens.

« Quand le processus officiel n’aboutit pas à une réintégration, il existe encore la procédure pour force majeure médicale. Durant cette phase, il est souvent clair pour le travailleur ainsi que l’employeur que la reprise du travail n’est pas envisageable pour des raisons médicales, ce qui se voit d’ailleurs à la manière dont débute la procédure pour force majeure médicale. En effet, un grand nombre de demandes a été introduit par le travailleur lui-même. Le licenciement n’est jamais l’approche par défaut, mais est parfois un dernier recours justifiable, basé sur des raisons médicales. Toutefois, parler de « machine à licencier » intentionnelle est, selon moi, une exagération. Cela impliquerait que nos médecins du travail étudient les dossiers de manière subjective, alors qu’ils donnent toujours un avis objectif aux employeurs. »

La prévention quoi qu’il en soit en tête de liste dans les priorités

Liantis souhaite encore une fois insister sur l’importance de la prévention auprès des employeurs. Selon le service de prévention externe, de nombreux employeurs misent sur cette approche. « Chez Liantis, nous sommes convaincus que travailler est bénéfique pour la santé. Certes, le travail comporte des risques, que nous devons évidemment minimiser le plus possible, cependant, l’impact du travail sur la santé est souvent mis avant de manière négative et partiale, alors que les effets positifs sont bien plus considérables. Nous soutenons également les employeurs dans le contexte de travail changeant afin de maintenir les collaborateurs au travail en bonne santé de manière durable. C’est pourquoi nous appelons les employeurs à adopter activement une politique de gestion durable de l’absentéisme au travail dans le but d’éviter l’absentéisme en premier lieu, car il vaut toujours mieux prévenir que guérir. »