Le mouvement #MeToo a 1 an : plus d’organisations et d’entreprises élaborent une politique

Depuis le lancement du mouvement #MeToo, de plus en plus d’entreprises et d’organisations s’attellent à mettre en place une politique en matière de comportements sexuels déplacés. C’est ce que rapporte Frank Van der Elst, chef d’équipe en bien-être psychosocial chez Liantis. « Il s’agit d’une bonne chose. En parlant du problème, son côté tabou disparaît. »

3 minutes reading time Bien-être au travail 25 octobre 2018
Grensoverschrijdend gedrag

Il y a environ un an, en octobre 2017, le mouvement #MeToo voyait le jour suite aux révélations sur le producteur de cinéma Harvey Weinstein. Depuis, le nombre d’entretiens avec une personne de confiance ou un conseiller en prévention externe afin de dénoncer des comportements sexuels déplacés augmente, mais cela reste une situation plutôt rare.

Questions #MeToo

Par contre, les entrepreneurs et responsables RH sont de plus en plus nombreux à s’adresser à leur service de prévention externe. « Bon nombre d’entreprises souhaitent agir et/ou mettre en place une politique. Elles ont souvent des questions à ce sujet. Comment s’y prendre ? Comment la procédure de dénonciation se déroule-t-elle ? Une tape amicale dans le dos est-elle autorisée ? Comment accueillir les victimes ? », explique Frank Van der Elst.

Comme dans les cas de harcèlement moral, il est important de discuter du sujet et de donner des instructions claires aux cadres.

Politique

« Les organisations ont tout intérêt à se pencher sur le problème à l’avance et à coucher leurs décisions sur le papier. Comment réagir à une dénonciation ? Comment sensibiliser au problème ? Comme dans les cas de harcèlement moral, il est important de discuter du sujet et de donner des instructions claires aux cadres. »

« Nous avons par exemple rédigé un code de conduite pour une organisation. Ce code définit ce qui est accepté ou non lorsque des collègues se donnent la main ou se donnent une tape dans le dos. De cette façon, les choses sont claires pour tous les collaborateurs. »

Faire sauter les tabous

« Il est déjà extrêmement positif d’aborder ce genre de problème sur le lieu de travail. Il est ainsi pris au sérieux et son côté tabou disparaît. Ce tabou constitue en effet la principale raison pour laquelle les victimes n’osent souvent pas dénoncer leur agresseur. »

En outre, les organisations doivent impliquer tous leurs collaborateurs. « Le mouvement #MeToo s’adresse principalement aux femmes, mais les hommes peuvent également être victimes de comportements déplacés. Le tabou à ce sujet est peut-être encore plus grand. La politique doit donc s’adresser à tous les collaborateurs, tant hommes que femmes. »